Il est primordial, pour le bien être des enfants, que les conjoints mariés qui se divorcent ou les conjoints de fait qui se séparent, résolvent leurs conflits en particulier en utilisant la négociation, la médiation ou, en cas d’échec, le tribunal.
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Les conflits laissent des séquelles
Bien que la séparation ou le divorce des parents soit troublant pour les enfants, il est maintenant démontré par des recherches que la rupture ne leur laisse pas de séquelles psychologiques à long terme. C’est plutôt le conflit entre les parents qui présente des risques pour la santé mentale de leur progéniture, affirmait le travailleur social Gilles Vidal, lors d’une conférence intitulée La coparentalité après une rupture d’union, prononcée en 2010 à Rimouski, lors du congrès 2010 de l’Association des Avocats et Avocates de Province.
Un conflit non réglé peut avoir des répercussions sur l’accès de l’enfant à ses parents, sur leur disponibilité émotive et leur soutien matériel. Il peut placer les enfants dans le choix déchirant de devoir se ranger dans le camp de l’un au détriment de l’autre. Il est certains que les parents qui résolvent leur conflit de séparation ou de divorce atténuent grandement les problèmes d’adaptation de leur progéniture, selon M. Vidal.
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Entente gagnant-gagnant
La négociation est sans aucun doute le premier outil à considérer pour régler un litige familial. Il est reconnu dans le milieu juridique que les solutions négociées sont plus facilement appliquées par les parties et offrent des résultats plus durables que celles imposés de l’extérieur par un tiers, par exemple, un juge. L’approche à privilégier est la négociation gagnant-gagnant où chaque partie utilise sa créativité pour proposer des solutions répondant aux intérêts des deux camps. Cette approche a l’avantage de contribuer au maintien de bonnes relations entre les parties. Elle doit être préférée à l’approche de négociation traditionnelle où chacun capitalise sur ses propres forces et sur les faiblesses de l’adversaire pour lui arracher des concessions et qui fait souvent un gagnant et un perdant. Il faut se rappeler que les conjoints, quoique séparés ou divorcés, demeurent conjointement responsables de voir à l’entretien et à l’éducation des enfants. D’autres négociations sont à envisager pour le futur. D’où l’importance de maintenir de bonnes relations.
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La médiation
Les parents ont parfois besoin d’un coup de pouce pour négocier. D’un commun accord, ils peuvent demander le support d’un médiateur familial pour les aider à identifier leurs besoins et ceux de leurs enfants; obtenir de l’information sur leurs droits; de l’appuie pour mettre en pratique des outils de communication; ou des pistes de solutions. Le programme québécois de médiation familiale offre aux parents ayant des enfants à charge, qu’ils soient mariés ou conjoints de fait, une série de six séances gratuites avec un médiateur familial, pour les aider à négocier les modalités de leur séparation.
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Le recours au tribunal
La présentation d’une requête à la cour est incontournable lorsque les parties ne réussissent pas à régler leur conflit par la négociation, avec ou sans l’aide d’un médiateur familial. Le juge qui a de nombreuses années d’expérience dans la résolution de conflits familiaux tranchera, avec le support de l’avocat de chaque parent, en imposant la meilleure solution dans le respect des droits des parents, mais surtout… dans le meilleur intérêt des enfants. Car, en fin de compte, la raison d’être du système judiciaire est la protection des plus vulnérables.
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Louis Baribeau, avocat et médiateur familial